Le 13 juillet, monsieur le Premier ministre, vous avez rapidement soutenu le droit d’Israël à se défendre. Pourtant, dans le conflit qui oppose les Israéliens et les Palestiniens, ces derniers sont beaucoup plus en danger. Pourquoi leur refusez-vous ce même droit ?
Peut-être ignorez-vous ces dangers ? En voici quelques exemples.
Depuis 50 ans, l’État d’Israël colonise illégalement, selon les lois internationales et la Convention de Genève (article 147), les territoires palestiniens qu’il occupe. Selon le CIA World Factbook, l’État d’Israël a implanté dans les territoires occupés plus de 300 colonies dont la population s’élève maintenant à près de 400 000 colons répartis en Cisjordanie, Jérusalem-Est et sur le Golan. Des colonies, il y en a partout. Je vous invite à regarder la carte produite par les Nations Unies disponible sur Internet via Google : Map showing Israeli settlements established in the Territories occupied in June 1967.
Pendant ce temps plus de 2,5 millions de Palestiniens, qui sont réfugiés au Liban, en Jordanie et en Syrie et souhaiteraient revenir dans leur pays, en sont empêchés. C’est comme si votre pire ennemi venait s’installer dans votre maison et la contrôler, alors que vos enfants sont réfugiés dans une tente sur le terrain du voisin. Monsieur Harper, je ne vous ai pas entendu défendre le droit des Palestiniens de se défendre contre cette agression coloniale illégale.
Selon Jean Ziegler, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (ONU), en mission en 2003 dans les Territoires palestiniens occupés, ceux-ci sont «au bord d’une catastrophe humanitaire due largement aux mesures de sécurité extrêmement dures imposées par les forces d’occupation israéliennes depuis le déclenchement de la deuxième Intifada, en septembre 2000.»
«Plus de 22 % des enfants âgés de moins de 5 ans souffrent maintenant de malnutrition et 15,6 % d’anémie aiguë, dont beaucoup garderont des séquelles permanentes touchant leur développement physique et mental. Plus de la moitié des familles palestiniennes ne mangent qu’une fois par jour.»
Monsieur Harper, refusez-vous toujours aux Palestiniens le droit de se défendre contre des mesures causant des torts inacceptables au Canada ?
Selon B’tselem, le centre israélien d’information pour les droits humains dans les Territoires occupés, il y a près de 10 000 prisonniers palestiniens dans les prisons de l’armée israélienne.
En 2004, selon le rapport d’Amnistie Internationale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, «quelque 700 Palestiniens, dont environ 150 enfants, ont ainsi été tués illégalement, la plupart lors de tirs, de bombardements ou de raids aériens inconsidérés visant des camps de réfugiés ou d’autres zones densément peuplées de Cisjordanie et de la bande de Gaza.»
Que diriez-vous si des milliers de vos compatriotes étaient mis en prison pour des raisons politiques ou des centaines même tués, y compris des dizaines d’enfants ? L’État d’Israël a le droit de se défendre ?
Monsieur le Premier ministre, il me semble que votre oreille n’est attentive qu’aux cris du gouvernement israélien mais pas à ses victimes. Au Proche-Orient, riche en or noir, Israël joue un rôle essentiel pour l'allié et ami du Canada, le gouvernement des Etats-Unis. Cependant, n’y a-t-il pas une place dans votre bouche et votre coeur pour la défense des victimes palestiniennes ?